Horizon éloigné
Le 17 mars 2020, la France se confine. Rapidement, l'accès aux plages, fronts de mer et à l'espace maritime est interdit aux piétons, cyclistes, surfers et bateaux de plaisance. Même en hiver ces fronts de mer sont habituellement animés par la présence de nombreux sportifs et promeneurs. Sous le soleil radieux de ce printemps, l'idée de l'absence prend corps comme jamais.
Les grandes stations balnéaires du littoral Vendéen, même hors saison, même sous la pluie, n'ont jamais été aussi désertes. Sur les plages, pas la moindre trace de pas. Le sable s'est réordonné selon un agencement d'une telle perfection qu'il semble artificiel. Délestés du moindre véhicule, les immenses parkings se déploient à perte de vue. Sur l'Estacade de Saint Jean de Monts, personne pour avancer de 400 mètres vers l'horizon.
A Royan, les bouées et ballons patientent derrière les vitrines, les rideaux de fer sont baissés sur les manèges et glaciers quant aux tables et aux chaises, elles sont confinées sur les balcons des hôtels. En arrivant à la Palmyre, une illusion d'agitation : ce sont les conversations des bavards flamants roses du parc zoologique. Le reste de la ville semble presque désertée. Pas même un vélo pour avaler les kilomètres de pistes cyclables.
A la faveur d'un fort coefficient, la mer a pris le large. L'absence de la moindre présence sur l'immense plage de Saint Malo est d'autant plus tangible. Seuls les « pilotins de garde » se dressent sur le sable. Depuis un balcon, résonne la voix d'un homme au téléphone. Il partage avec stupeur les images du littoral dépeuplé. Intramuros, le silence est encore plus complet. Les remparts sont fermés. De rares silhouettes se faufilent entre les hauts bâtiments serrés.
A Omaha Beach, l'horizon est libéré. Pas un bus de tourisme sur les parkings de Vierville et de Saint Laurent. Longeant la mer, le Boulevard de Cauvigny est désert. Quelques rares barrières symbolisent les ruptures de circulation. Le souffle du vent n'est interrompu que brièvement par le passage d'une moto. Les monuments trônent seuls face à la mer. Le sable avance.
Sur la côte Fleurie, Deauville est engourdie. Les hôtels 5 étoiles sont plongés dans un profond sommeil. Les Planches ne sont ni accessibles ni visibles aux promeneurs. Tout au bout de la rue Lucien Barrière jamais l'horizon n'a semblé si lointain.
Premier weekend déconfiné.
L'accès à la grande plage des Sables d'Olonne est autorisé entre les heures de lever et de coucher du soleil sur le principe d'une plage dynamique. Les glaciers ont repris de l'activité. Le parfum sucré des gaufres et niniches embaume l'air. Les planches à voile s’échappent peu à peu de la base nautique.
Dans le Morbihan, la municipalité de Carnac est l'une des rares à maintenir l'interdiction à l'accès aux plages. La station balnéaire semble encore assoupie.
Faute de pouvoir marcher dans le sable, les promeneurs reviennent peu à peu respirer l'air iodé sur les remblais et sentiers littoraux. Sous les branches des cyprès les conversations sont encore chuchotées.
L'accès à la grande plage des Sables d'Olonne est autorisé entre les heures de lever et de coucher du soleil sur le principe d'une plage dynamique. Les glaciers ont repris de l'activité. Le parfum sucré des gaufres et niniches embaume l'air. Les planches à voile s’échappent peu à peu de la base nautique.
Dans le Morbihan, la municipalité de Carnac est l'une des rares à maintenir l'interdiction à l'accès aux plages. La station balnéaire semble encore assoupie.
Faute de pouvoir marcher dans le sable, les promeneurs reviennent peu à peu respirer l'air iodé sur les remblais et sentiers littoraux. Sous les branches des cyprès les conversations sont encore chuchotées.
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