A contre-courant
En Vendée, à Brétignolles sur mer, les dunes de la Normandelière sont menacées par un projet de port de plaisance créé ex-nihilo. Ces dunes sont pourtant classées ZNIEFF II, inscrites au programme d'acquisitions du Conservatoire du Littoral et entourées d’espaces Natura 2000. En 2015, le Schéma Régional de Cohérence Écologique reconnaît le site comme «réservoir de biodiversité». Contre toute logique environnementale, il s'agirait d'ouvrir le cordon dunaire sur 60 mètres de large et 15 de profondeur afin de faire entrer l'Océan dans les terres sur plus de 600 mètres.
Vieux de 17 ans, les premières versions du projet (2006, 2008, 2011) ont été rejetées en raison de son impact environnemental. Tout juste étoffé de quelques mesures compensatoires, le projet passe le cap de la nouvelle enquête publique en 2018. Le préfet de la Vendée signe ensuite la déclaration d’utilité publique et l’autorisation environnementale.
Le 24 septembre 2019, alors que de nombreux recours n'ont pas été examinés par la justice, la municipalité de Brétignolles entame ce qu'elle appelle les travaux préparatoires. Aucun permis de construire en vue. Pour seule justification, de simples photocopies : "Chantier interdit au public".
Après moins de deux semaines de travaux intensifs, pour laisser place aux bassins portuaires, la dune a été rabotée sur une épaisseur de trois mètres et l’intégralité des arbres de la Normandelière ont été abattus. Les grands cyprès sont couchés auprès des chênes, des pins et des haies vives qui n'en n'ont plus que le nom. Les chênes verts qui, cet été encore, assuraient un peu de fraîcheur sur le parking de la plage de la Normandelière, gisent à terre. Pendant plusieurs jours, l’odeur de résine est si forte qu’elle prend à la gorge.
Le 6 octobre, au pied de la dune, 2500 personnes se sont réunies pour exprimer leur opposition à ce projet de port artificiel mais aussi leur tristesse, leur colère et leur solidarité. La marche, baptisée "Balance ton Port", a traversé les terres agricoles du Marais Girard que le projet de port artificiel prévoit de bétonner. Cet espace est une zone humide connue pour absorber les fortes pluies.
Le soir de la manifestation, une ZAD a pris forme au chevet de la dune, sur un terrain prêté par un opposant au port. Les habitants de Brétignolles et des villes voisines, pour beaucoup solidaires de cette ZAD, n’ont cessé d’apporter en grande quantité nourriture, outils, vêtements, matériaux, mobilier… Dès le 8 octobre, les Gardiens de la Dune ont obtenu l’arrêt des bulldozers. La ZAD a été démantelée pendant le premier confinement.
Suite aux dernières élections locales, la Communauté de communes a changé de présidence et a définitivement abandonné le projet de port le 22 juillet 2021. Certains dégâts engendrés par les travaux "préparatoires" sont cependant irréversibles.

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La dune de la Normandelière est barricadée. Pour laisser place au chenal, le projet prévoit de dynamiter l'estran rocheux intégré au réseau de sites Natura 2000 en tant que zone de protection spéciale « oiseaux ».
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A l'abri des vents dominants, ce versant constitue une dune «grise» ou dune fixée par la couverture végétale. Sur la droite du sentier, la dune grise est encore intacte. A gauche, la dune a été pelée à l'aide d'un godet de pelleteuse.
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Comme un pied de nez aux opposants au port, à quelques centimètres des barricades du chantier, le panneau expliquant les raisons pour lesquelles il est nécessaire de protéger la dune.
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Au pied de la dune, un morceau de ganivelle arraché par les pelleteuses.
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La dune grise a été pelée. La municipalité parlait alors de mesures compensatoires: "les graines sont récoltées afin de végétaliser la dune qui sera déplacée pour laisser place au futur chenal". Depuis, ces "graines" ont été perdues.
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Yves Le Quellec, président de FNE Vendée, sur le sentier des dunes grises de la Normandelière. Yves conteste le principe de "surcompensation écologique" sans aucune garantie de résultat et qui ne peut suffire à justifier ce projet.

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Le 1er octobre, les bulldozers creusent la dune à l’emplacement du futur chenal. Le projet prévoit d’ouvrir une large brèche dans le cordon dunaire qui est pourtant la protection naturelle et efficace contre les risques liés aux assauts de l’Océan.
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Pour laisser place aux bassins portuaires, l’intégralité des arbres de la Normandelière, pour certains très âgés, ont été abattus. Les grands cyprès sont couchés auprès des chênes, des pins et des haies vives qui n'en n'ont plus que le nom.
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Pendant plusieurs jours, l’odeur de résine est si forte qu’elle prend à la gorge.
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Les chênes verts qui, cet été encore, assuraient un peu de fraîcheur sur le parking de la plage de la Normandelière, gisent à terre.
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Le 5 octobre, après moins de deux semaines de travaux intensifs, la dune a été rabotée sur une épaisseur de trois mètres.
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Au milieu de ce qu’il reste de végétation sur la dune grise, des piquets fluorescents matérialisent l'emplacement du "futur chenal". Les immortelles sont condamnées.
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Le 6 octobre 2019, au pied de la dune, 2500 personnes se sont réunies pour exprimer leur opposition à ce projet de port artificiel mais aussi leur tristesse, leur colère et leur solidarité.
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Jimmy Pahun, député Modem du Morbihan, ancien marin et skipper professionnel, s’est déplacé à Brétignolles pour soutenir le rassemblement du 6 octobre pour des raisons environnementales mais également de sécurité maritime.
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La marche, baptisée "Balance ton Port", a traversé les terres agricoles du Marais Girard que le projet de port artificiel prévoit de bétonner. Cet espace est une zone humide connue pour absorber les fortes pluies.

Le soir même de la manifestation, une ZAD a pris forme au chevet de la dune, sur un terrain prêté par un opposant au port. Dès le 8 octobre, les Gardiens de la Dune ont obtenu l’arrêt des pelleteuses.
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Comme un symbole de solidarité, le garde-manger de la ZAD. De nombreux habitants de Brétignolles et des villes voisines n’ont cessé d’apporter en grande quantité nourriture, outils, vêtements, matériaux, mobilier…
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Dans le cadre de ce qu'elle nomme "mesures compensatoires", la municipalité a entassé le sable de la dune afin d’en créer une nouvelle, contre toute logique, à la perpendiculaire du trait de côte.
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La ZAD des Gardiens de la Dune réunit des jeunes gens de la région, souvent salariés ou artisans, et des activistes plus aguerris pour certains venus de NNDL.
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Pour fixer autant que possible le sable contre les forts vents d'hiver, les opposants au port ont déposé sur le sommet de la dune les branches des arbres arrachés par la municipalité.

Les tempêtes de décembre ont largement fait reculer le cordon dunaire de la Normandelière bien trop fragilisée pour résister aux grandes marées et aux vents forts.

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